La digitalisation accélère la transformation du secteur de la construction

« Quel est l'impact de la digitalisation sur le secteur de la construction et de l'habitat ? » C’est la question à laquelle nous avons tenté de répondre, autour d’une table ronde virtuelle en compagnie de certains acteurs clés du secteur. Il est sans conteste que la digitalisation comportait déjà un impact important sur les processus et techniques de travail, les consommateurs et les ressources humaines des entreprises. Avec la crise du COVID-19, la transformation digitale n’a fait que s'accélérer. 

La transformation digitale : une valeur ajoutée pour le secteur  

Véronique Vanderbruggen, directrice de la communication de la Confédération de la construction à entamer la discussion en revenant sur l’image du secteur de la construction. Vu de manière assez traditionnelle, le secteur n’est finalement que trop peu reconnu pour son côté innovant. Et pourtant, c’est l'un des secteurs qui recherche le plus d'innovation. ​ 

Cependant, un changement de mentalité est également nécessaire, car un processus de digitalisation réussi passe par une collaboration entre tous les moyens de la chaîne et ce tout au long du processus. La digitalisation n'est finalement pas une fin en soi, mais un moyen d'atteindre des objectifs : augmenter la productivité et la qualité, réduire les coûts de défaillance et augmenter la durabilité. Avec la plateforme BIM, l'intégration se fait déjà au niveau de toute la chaîne, avec un maximum de données ouvertes. Aujourd'hui, nous parlons de "Construction as a Service". 

Il faut réfléchir de manière globale, penser au cycle de vie complet des bâtiments, après le Design et la construction, le côté opérationnel et la maintenance sont également important pour tirer un maximum de profit des constructions. C’est ici qu’interviennent les softwares et les datas, explique Luc Havaux, Leader Digital Building & Business Development chez Schneider Electric. ​ 

La digitalisation s’opère de A à Z chez tous les intervenants de la chaine, depuis la production jusqu’au service après ventre. Mais cette transformation ne date pas d’hier, elle s’est cependant accélérée selon Yves Sottiaux, Market Director Belgium & Luxembourg chez Velux, « La digitalisation accélère la transformation de notre secteur. Elle change complètement notre façon de travailler, de la production au service après-vente. » 

Combler les nouvelles attentes des clients  

Cette accélération de la digitalisation, transforme également les attentes des clients. En effet, ils ont des attentes plus élevées qu’avant, mais ils recherchent également une réactivité presque immédiate de la part des entreprises. D’ailleurs selon Roger Missault, Business Leader Real Estate chez Schneider Electric, « La digitalisation est une transformation inévitable tant pour les bâtiments que pour ses occupants. Aujourd’hui, l’efficacité énergétique des bâtiments est tout aussi importante que l’accessibilité et le confort de leurs occupants. » 

Niels Schreuder, Public Affairs & Communication Manager chez AGC Glass Europe et Hendrik Deschildre, Control & BMS Coordinator chez Daikin, rejoignent tous les deux Monsieur Missault : « la digitalisation offre plein de possibilités pour augmenter le confort et diminuer la consommation d’énergie. Pour que cela soit efficace, il est important de bien communiquer vers les différents groupes cibles. ». D’ailleurs, grâce à la digitalisation, aujourd’hui les entreprises proposent une multitude d’outils, permettant aux consommateurs de contrôler leurs produits et par conséquent d’améliorer le confort des consommateurs : ​ 

  • Velux nous parle notamment de Velux Active, un système entièrement connecté et équipé de capteurs qui permet grâce à la digitalisation une régularisation automatique du climat intérieur 
  • AGC a créé « Smart Meters » afin de mesurer l’efficacité énergétique d’un double vitrage par exemple. Ce qui est utile pour vérifier l’amélioration PEB d’un bâtiment. 
  • Daikin propose le Résidential control pour permettre aux consommateurs de contrôler le fonctionnement de leurs pompes à chaleur air/eau et air/air. Cela leur permet également de suivre leur consommation afin de l’adapter si nécessaire, de consommer au « bon » moment, de réguler le climat intérieur et de programmer les températures. ​ 

La digitalisation au service des travailleurs 

Aujourd’hui, le secteur se heurte à certains obstacles en termes d’emploi. ​ En effet, il y a un réel manque de personnes formées mais aussi d’intérêt pour le secteur de la construction. De plus, les profils recherchés aujourd’hui sont également plus complexes, il faut des gens qui s’y connaissent aussi bien au niveau technique qu’au niveau ICT. C’est pourquoi l’importance de l’enseignement et de la formation est énorme ! ​ 

Véronique Vanderbruggen de la Confédération Construction précise « Nous sommes face à un défi majeur pour l’avenir, surtout vis-à-vis du plan de relance ! Des milliers de nouveaux projets vont être réalisés, pour cela nous disposerons de nouveaux outils mais les mains intelligentes seront tout aussi indispensables. En effet, l’évolution se fera avec l’humain au cœur, c’est pourquoi l’éducation et la formation sont si importantes ! » 

Elle poursuit : « N’oublions pas qu’aujourd’hui, ce sont 4 générations différentes qui travaillent ensemble pour le secteur. Il y a ceux qui sont nés avec les outils numériques mais il y a aussi la génération 55 ans et +, qui sans généraliser, ne suit pas toujours de près les dernières évolutions. La fracture numérique entre ces générations est énorme." ​ 

A la recherche de profils complexes  

Hendrik Deschildre de chez Daikin confirme cette difficulté à trouver des profils qualifiés pour les postes à pourvoir. « Le problème se trouve au niveau des profils techniques. Les personnes qui travaillent pour les services sales, logistiques, etc. sont toujours disponibles. Cependant, lorsque nous manquons de frigoristes, et l’évolution digital, vient complexifier nos recherches car il faut également trouver des personnes ayant des compétences en informatique. » 

De nombreuses entreprises développent également des formations spécifiques pour aider les travailleurs à utiliser les évolutions digitales. C’est notamment le cas pour Schneider, Luc Havaux de chez Schneider, revient sur la situation : « Lorsqu’on parle d’ordinateurs, d’IT ou encore de Smart, les connaissances et les candidats sont nombreux. Là où il y a un manque de connaissances c’est plutôt lorsqu’on aborde les techniques connectes de BIM ou de digitalisation. C’est pourquoi, nous proposons des formations pour guider et accompagner les candidats et travailleurs, mais il ne faut pas non plus délaisser les techniques de bases de notre métier ! » 

Simplifier le processus au maximum 

Chez VELUX la vision des choses est quelque peu différente que chez les autres intervenants. En effet, l’entreprise part du principe que chacun est spécialisé dans son métier et qu’il faut faciliter au mieux la vie des consommateurs mais aussi celle des travailleurs. Yves Sottiaux explique : « les couvreurs n’ont pas forcément tous de grande connaissance du digital, ils ont leurs qualités manuelles. C’est pourquoi nous avons choisi de simplifier au maximum l’installation. On programme tous les produits en usine pour simplifier tout le processus digital pour les intervenants. » 

Monsieur Fondu, directeur de l’entreprise Brainbox a lui aussi apporté quelques adaptations au sein de son entreprise : « ​ Depuis toujours, nous accompagnons nos clients dans chaque étape afin qu’ils puissent bénéficier des meilleurs systèmes domotiques dans leur habitation. Grâce à la digitalisation, nous pouvons avoir encore plus de proximité avec eux. Nous organisons notamment des conférences virtuelles entre fournisseurs et nos clients. Celles-ci permettent à nos clients d’en apprendre davantage sur nos produits, et d'obtenir un maximum d'informations pour réaliser une installation domotique chez eux. »

Une combinaison entre le digital et l’humain 

Les intervenants s’accordent également à dire que la digitalisation ne sera pas la solution à tout. L’humain restera au centre et les technologies seront des outils qui faciliteront le travail. Tous les acteurs devront se serrer les coudes pour réussir cette transforme, Niels Schreuder de chez AGC Glass Europe résume très bien cela : « Nous devons travailler ensemble pour envisager l’avenir ». 

L’utilisateur ne doit bien entendu pas être oublié dans cette transformation digitale. Luc Havaut de chez Schneider explique : « Il faut remettre l’occupant au centre du bâtiment pour qu’il soit dans un environnement où il se sente bien. Les Smart Cities seront également un élément important dans un avenir proche ».  

Yves Sottiaux de chez Velux complète « Le consommateur doit être au cœur du processus, nous devons lui simplifier la vie au maximum. La digitalisation devra lui permettre de ne plus rien devoir gérer. Tout doit être automatisé. » 

Enfin, n’oublions pas l’importance de la cybersécurité. La digitalisation doit être faite de manière sécurisée afin que tout le monde puisse en bénéficier et l’utiliser sereinement. ​ 

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